Hello !
Je suis particulièrement heureux de te présenter aujourd’hui un chronographe rarement mis sous les feux de la rampe. Il est pourtant, selon moi, l’une des créations de la marque Yema qui mérite amplement d’avoir sa place dans ta collection, et pas seulement à titre de curiosité.
Je veux parler du chronographe Yema automatic ref 91001 K. Lors de son inscription au catalogue (1978 ?), il était possible de l’acquérir pour la « modique » somme de 900 Francs.
Le boîtier
Prends une plaque d’acier de 10 mm d’épaisseur. Découpe un carré de 41 mm par 41 mm. Perce au centre un trou de 37 mm de diamètre. Comme tu es une personne de goût, ajoute vite fait un petit soleillage sur la surface supérieure. Ne t’ennuie pas pour la finition des côtés. Un poli miroir fera parfaitement l’affaire. C’est fini ! Tu as devant toi un boîtier de 43 grammes, verre plexi et rehaut tachymétrique compris. Tu peux vérifier. J’ai pesé ! (Et non, je n’ai pas enlevé le verre et le rehaut, le jeu n’en vaut pas la chandelle). C’est plutôt viril, Mais ce n’est pas pour autant, Mesdames, que vous ne pourrez arborer ce bijou à votre poignet : au Club Yema, chacun fait ce qui lui plaît !
Mais puisque je te dis que j’ai pesé ! Je peux même te préciser que le chrono complet pèse 81g. Presque le poids d’un steak haché. Je le fais ? Allez, je le fais :Dernière précision. Le boîtier du chrono réf. 91001 K n’est pas une exclusivité Yema. Il a manifestement rencontré un certain succès et se trouve assez fréquemment sous d’autres enseignes. La preuve par l’OVNI :
Le fond
Ah. Il faut que je te parle du fond. Dans un article, c’est très important, le fond… Dans une montre aussi, remarque. S’il n’y en a pas, tu te retrouves assez vite à quatre pattes, cherchant pignons, sautoirs (le sautoir est une espèce de ressort pour tenir une pièce mobile en place. Dans un article, utiliser un ou deux termes techniques est presque aussi important que le fond. Ça fait sérieux) et autres trucs bizarres, ventilés aux quatre coins de Paris (merci Charles, pour cette image tellement cool).
Bon assez rigolé. Le fond, c’est aussi là que tu trouves souvent la référence du modèle. Parfois il peut être très chouette, surtout lorsqu’il est frappé du logo de la marque avec quelques enjolivures conquérantes, comme sur les Superman. Bon, et bien là, c’est comme le reste. Basique. Acier vissé. Pas de logo. Un peu de littérature standard. Frustrant. Et une référence 690747 censée être la référence du boîtier. Mais difficile de savoir : j’ai rencontré d’autres références sur le même chrono.
Le mouvement
Pour animer ce chrono, Yema est allé chercher un mouvement à la hauteur. Un tracteur. Increvable. Sobre. Le Valjoux 7750. Reconnaissable entre tous, avec notamment son mécanisme de came pour gérer les départs, arrêts et remises à zéro du chrono, très efficace et moins cher à fabriquer qu’une roue à colonnes.
Ses détracteurs te diront que sa masse oscillante est bruyante. Hmmm. Mais là, noyé dans la masse du boîtier je peux t’assurer que tu n’entends rien !! Et puis, pour les snobs, rappelons que ce mouvement sert (ou a servi) de base à bien des chronos de luxe : IWC Pilot, Omega Speedmaster 175.0043, Chronomat Breitling et bien d’autres. Ça pause.
Mon exposé ne serait pas complet si j’omettais de te signaler que le Valjoux 7750 signe bientôt son grand retour chez Yema, dans la gamme Héritage, sur le chrono Yema Flygraf. Voilà.
Alors ? Il n’est pas beau mon calibre ?
Le cadran
Bon. Jusqu’ici, on s’est bien amusé, mais il est grand temps d’aborder le sujet phare de cette revue. Le cadran ! Le cadran c’est le visage de la montre. Ouvert ou fermé, triste ou lumineux, sobre ou maquillé comme un camion.
Dans les grandes manufactures, tu trouves des modèles emblématiques, aux cadrans souvent épurés, qui cachent en leur sein des trésors de mécanique et de précision (grande sonnerie, calendrier perpétuel, transmission fusée-chaîne… t’as vu ? Toujours les termes techniques).
Pas de ça ici. Le cadran trahit le calibre, avec ses 3 compteurs et son double guichet pour la date. Son esthétique un peu lourde correspond parfaitement à l’aspect massif du boîtier, mais n’est pas pour autant dépourvue de sobriété, rendant ce cadran très fonctionnel. Une chose est certaine : il a une vraie présence au poignet et attire les compliments spontanés.
Dans le détail…
Les 2 aiguilles heures/minutes bâton sont tout ce qu’il y a de plus classiques. Parfaitement proportionnées aux indexes bâton, et bien contrastées elles aussi par rapport au cadran, elles rendent la lecture de l’heure extrêmement confortable.
Les indexes sont soulignés par des points de couleurs « ocre beige » perpendiculaires. Le gros plan ci-dessous met en évidence que leur régularité d’exécution est assez relative. Entre les indexes principaux, 4 indexes de minutes (ou secondes lorsque l’on utilise le chrono), eux même séparés de petits indexes de 1/5eme de seconde pour la précision de mesure des temps courts. ll faut quand même de sacrés bons yeux pour arriver à lire quelque chose… (Tu peux aussi décider de te promener en permanence avec une loupe d’horloger fichée sur le front ; chacun vit comme il l’entend…).
Côté chrono, l’échelle tachymétrique est parfaitement ordinaire (voir photos du boitier). La grande aiguille centrale de mesure des temps courts présente à son extrémité le triangle si caractéristique des chronos Yema :Les trois compteurs heure/minutes/secondes, au contour rehaussé de blanc, sont plutôt chouettes. En y regardant de près toutefois, la largeur de ce contour n’est pas constante (voir photos ci après). Si tu rapproches ton nez de l’écran (pas trop quand même, ça fait des traces), tu repéreras les microsillons à l’intérieur de chaque compteur, que mes photos ne mettent hélas pas bien en valeur. Cet effet de matière renforce la lisibilité en créant un contraste supplémentaire avec le reste du cadran, lisse. Cette technique est également employée sur les chronos Yema 93012 F dits Daytona par les aficionados et sur les Yachtingraf pour le compteur de compte à rebours. D’autres marques l’ont également utilisé, telles que Airain et Dodane pour les chronos d’aviation Type 20 et Type 21.
J’ai rencontré plusieurs configurations d’aiguille en ce qui concerne le compteur des heures, à 06:00. Aiguille flèche identique à celle du compteur des minutes à 12:00, aiguille bâton « grasse » comme celle présentée ici, aiguille bâton « maigre » semblable à la trotteuse des secondes à 09:00. Si l’on se fie à la publicité de l’époque, la configuration d’origine est sans doute cette dernière.
Compteur des minutes :Compteur des secondes :Compteur des heures :A 03 :00, le double guichet jour/date présente une tranche biseautée du plus bel effet. Son contour blanc comporte à chaque coin, un très léger trait vers l‘extérieur. Lié à la technique de peinture ? Petit délire de designer qui se fait plaisir ? Juste au-dessus, le logo Yema comme je l’aime, avec son « Y » de grande classe. Juste en dessous, la mention « Automatic » apporte une touche internationale à affaire. De toute façon, « Automatique », ça aurait dépassé…
Tu es encore là ? Alors, tu mérites bien quelques photos complémentaires, dont les incontournables wrist shot et Batilou pocket shot.Pour conclure
Comme tu l’as constaté avec moi, la qualité de finition de ce chronographe Yema 91.001 K n’est pas exempte de points faibles. Néanmoins la cohérence de l’ensemble et son équilibre esthétique le rendent, il me semble, tout à fait digne de figurer parmi les modèles remarquables de la marque.
Ne t’en va pas ! J’ai une surprise pour toi :
Eh oui, une invitation à découvrir la nouvelle collection ! Ça te tente ? On y va ensemble ?
Allez, salut. Merci de m’avoir lu !
Jerry.