L’histoire de ma « YEMA Spationaute » de Proust.

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Article écris par Mikael Bouscari

En recherchant une nouvelle montre sympa à acheter pour ma collection, je suis tombé sous le charme de la Yema Spacegraf zéro-G réalisée pour célébrer les 30ans des vols paraboliques avec le CNRS. Elle est la digne descendante de la série des Yema Spationaute.

Yema Spationaute ? Quésako ?

En faisant quelque recherche rapide sur internet par curiosité sur l’histoire de celle-ci et celle de ses ancêtres, je tombe sur l’histoire de la saga des spationautes et une photo d’une Spationaute 1 sortie pour célébrer le premier vol orbital par un Français “Jean-Loup Chrétien” en 1982 et là c’est la claque!….

Je la reconnais cette montre. Je me revois jouer enfant avec dans le tiroir de la table de nuit de mon père ne la portant plus car économiquement irréparable à l’époque selon lui. Je pars donc à sa recherche, mes parents ayant déménagé entre temps, cela va rendre la tâche plus ardue. Je suis persuadé qu’elle n’a pas été jetée, on ne jette rien dans la famille ! Je fini tant bien que mal par la retrouver dans un vieux carton abandonné dans le garage au milieu d’un tas de vielles montres. Ma joie fut de courte durée malheureusement car elle est dans un piteux état et hors d’état de marche. La première trouvaille fut le cadre seul mais en fouillant bien au fond de ce carton, je retrouve enfin son bracelet kevlar d’origine. Plus de trace de celui en métal mon père s’en étant servi sur une autre montre et il a fini par casser. Pour ce qui est de sa housse et sa notice, elle doit être en quelque part j’en suis sur je finirais pas y mettre la main dessus!

J’ai voulu en savoir plus en questionnant mes parents, pour la petite histoire : c’était ma mère qui l’avais offerte à mon père à sa sortie en 1982 pour Noël, soit plus de deux ans avant ma naissance. D’où le fait que je n’ai aucun souvenir de la voir au poignet de mon père l’ayant cassé alors que j’étais encore très jeune.

De retour chez moi avec mon petit trésor, un bon coup de nettoyage à la brosse à dent, savon et eau claire pour enlever la crasse accumulée au fils des années et voilà cette montre déjà plus belle et présentable. A première vue, l’écran quartz est HS, les aiguilles ne sont plus en place et des morceaux se baladent à l’intérieur du mouvement. Le boitier fait parti de la série numérotée sous la lunette à gauche n°2853. Sur le fond malgré qu’il soit extrêmement rayé on peut difficilement à la loupe y lire :

24.6.82  – 2.7.82
1er VOL ORBITAL D’UN
SPATIONAUTE FRANÇAIS
EXEMPLAIRE CONFORME
N°0881 / 1000 YEMA

Pour ce qui est du mouvement on peut lire Y652 sur celui-ci une fois le fond dévissé.

Me voici donc parti à la recherche de ce fameux mouvement pour essayer de lui redonner vie. Seulement retrouvé un mouvement sorti il y a plus de 35ans n’est pas chose facile. Je vais trouver mon bonheur chez un horloger pas loin de chez moi spécialiste Breitling donc le mouvement équipa à l’époque la Breitling Pluton. Il s’agit pour le coup d’un Y653A mais identique au Y652. Quelle joie de la voir enfin reprendre vie.

 

Maintenant qu’elle fonctionne, mon but n’est pas d’en faire une montre restaurée à neuf loin de là. Je veux la garder authentique, ses imperfections font son caractère et son authenticité. Il est vrai que le verre ainsi que la lunette sont rayés et que le cadran s’écaille ayant pris l’humidité mais ce n’est pas grave. Après tout, le principal usage d’une montre n’est-il pas avant tout de mesurer le temps qui passe ?

La seule chose que j’ai du changé, c’est le bracelet kevlar car beaucoup trop abimé, le velcro étant extrêmement usé, il était impossible de porter ma montre dans cet état sans prendre le risque de la perdre à tout moment. Je me suis donc orienté vers un bracelet nylon/cuir rappelant celui de la Spacegraf Zero G d’aujourd’hui mais dans les tons bleu comme le kevlar histoire de mixer les deux générations.

La voici repartie pour encore de belles années.